Lapins, furets et compagnie: des infos utiles

Section consacrée aux soins nécessaires pour les furets, les dégus, les chinchillas, les hérissons et tous ces nouveaux animaux de compagnie que l'on rencontre maintenant de plus en plus

Les oiseaux - un bref apperçu

Les oiseaux


Présentation de l'espèce
A. Les oiseaux dans la société 

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Les oiseaux sont une classe d'animaux à part, très différents des mammifères tout en partageant certaines ressemblances avec eux. Certaines sont frugivores, d'autres granivores, insectivores, carnivores et certains ont une diète mixte. 

Il est utopique de penser qu'en quelques lignes nous puissions apprendre tout ce qu'il faut savoir sur les oiseaux. Le texte suivant présentera sommairement les espèces qui sont les plus fréquemment vues comme animaux de compagnie. Nous couvrirons quelques particularités des perroquets (perruches ondulées, cockatiels, inséparables), des passériformes (canaris, serins, pinsons) et de colombiformes (tourterelles). 

B. Caractéristiques physiologiques

1- Les psittaciformes (les perroquets)

L'ordre des psittaciformes ou perroquets, comprend les oiseaux venant de 3 régions : l'Afrique, l'Asie du Sud-Est/Océanie et l'Amérique centrale et du Sud. Les 3 oiseaux les plus populaires de cet ordre sont les perruches ondulées, les cockatiels et les inséparables. Relativement abordables, ces oiseaux peuvent développer une belle relation avec leur propriétaire et ils sont souvent un bon choix pour la zoothérapie. 

a) Perruche ondulée
Originaire de l'Australie. Son poids varie entre 30 et 40 grammes et elle vit en moyenne 7 à 10 ans. Elle atteint la maturité sexuelle vers l'âge de 6-8mois. Originellement, elle était vert et jaune, mais il existe maintenant une multitude de couleurs.  Les perruches de moins de 3 mois possèdent des rayures foncées horizontales sur le front. Ces rayures disparaissent graduellement jusqu'à l'âge de 6 mois. À l'âge adulte, la cire du mâle est bleue et celle de la femelle est plutôt beige chez les perruches de couleur standard. Ce sont des oiseaux grégaires qui ont besoin de compagnie humaine ou animale. 

Les points positifs : 
- Facile à apprivoiser
- Le mâle peut parler, il ne cri pas très fort
- Peu destructrice
- Peu coûteuse
- Sociable
Les points négatifs : porteuse de maladies (Chlamydophila et polyomavirus)

b) Cockatiel (Calopsitte élégante)
Originaire de l'Australie. Son poids varie entre 75 et 100 grammes et elle vit en moyenne 7 à 10 ans. Elle atteint la maturité sexuelle vers l'âge de 6-8mois. Originellement, elle était grise, mais il existe maintenant une multitude de couleurs. À l'âge adulte, les plumes jaune et orange de la tête du mâle sont beaucoup plus éclatantes.

Les points positifs : 
- Facile à apprivoiser
- Le mâle siffle bien et ne cri pas très fort
- Peu destructrice
Les points négatifs : 
-porteuse de maladies (Chlamydophila, polyomavirus, possible bornavirus)
-Production importante de poussière de plumes (allergies)

c) Inséparable
Originaire de l'Afrique. Son poids varie entre 30 et 45 grammes et elle vit en moyenne 7 à 10 ans. Elle atteint la maturité sexuelle vers l'âge de 6-8mois. Originellement, il était vert et jaune, mais il existe maintenant une multitude de couleurs.   Ce sont des oiseaux grégaires qui ont besoin de compagnie humaine ou animale. 

Les points positifs : 
- Robuste
- Il peut s'attacher beaucoup à son propriétaire
Les points négatifs : 
- Porteuse de maladies (Chlamydophila, polyomavirus et circovirus)
- Parle rarement
- Très territorial (surtout la femelle)
- Cris stridents
- Morsures douloureuses
- Apprivoisement difficile s'il n'a pas été élevé à la main

Autres oiseaux du genre : Touï, Conure, Amazone, Ara, Perroquets, Perruches, Cacatoès, Lori

2- Les passériformes

Les passériformes sont des oiseaux de taille beaucoup plus petite que les perroquets en général. Dans cet ordre on retrouve le canari et le serin de même que les pinsons, qui sont tous des oiseaux très faciles à se procurer en animalerie ou en élevage et qui nécessitent un investissement minimum. Peu apprivoisables, ils sont par contre très mélodieux et égaient bien une maison sans demander une interaction fréquente avec l'homme. 

a) Canari et Serin
Les canaris sont originaires... des Îles Canaris ! Les serins sont quant à eux originaires de l'Afrique. Leur poids varie entre 15 et 25 grammes et ils vivent en moyenne 8 à 15 ans. Ils atteignent la maturité sexuelle à 10 mois. Une multitude de coloris de plumage existe. Ce sont des oiseaux grégaires qui ont besoin de compagnie humaine ou animale. 

Les points positifs : 

-bon oiseau de cage
-Mâle siffle très bien
Les points négatifs : 
- Apprivoisement limité 

b) Pinsons
Ils viennent de l'Afrique, de l'Australie et d'Asie. Leur poids varie entre 10 et 15 grammes et ils vivent en moyenne de 8 à 15 ans. Ils atteignent la maturité sexuelle à 10 mois. Le mâle a en général des couleurs plus éclatantes que la femelle. 

Les points positifs : 
-Actifs
- Possibilité de combiner plusieurs espèces (dans une volière)
- Gazouillis agréable
Les points négatifs : 
- Oiseau de cage seulement 

3- Les colombiformes

L'oiseau le plus populaire de cet Ordre est la tourterelle.  Les pigeons font également partie de cet ordre. 

a) Tourterelle (Géopélie diamant)
Elle vient de l'Australie. Son poids varie entre 25 et 150 grammes selon la race et elle vit en moyenne 15 à 30 ans. 

Les points positifs : 
- Facile à apprivoiser
- Ne mord pas
Les points négatifs : 
- Roucoulement persistant
- Perd ses plumes en plaques quand elle est stressée

4- Donnée physiologique pour tous ces oiseaux : 

Température variant entre 38 et 39 degrés Celcius. 

C. Hébergement et entretien 

Les oiseaux, de par leur anatomie particulière (surtout celle de leur système respiratoire), sont des animaux très sensibles. Il est important de trouver un endroit sécuritaire où installer leur cage. La cuisine est une zone qui peut être dangereuse pour les oiseaux si ont utilise des poêles anti adhésive qui contiennent du Teflon (émanations toxiques). Ils sont également très sensibles à la fumée de cigarette et au fixatif à cheveux. 

I- La cage et la volière: l'environnement de base de l'oiseau de compagnie

L'oiseau, quel que soit son type, a besoin d'un environnement adapté : tout manquement aux principes de base peut amener un problème de santé chez ce petit animal. Si l'on opte pour une volière, il ne faut pas la surcharger en oiseaux. Chaque oiseau a besoin d'un espace pour voleter et bouger et d'autre part, les risques d'agression sont importants lors de la saison d'accouplement. On devrait d'ailleurs ne mettre qu'un seul mâle par cage, ou prévoir des séparations pour la saison de nidification. Les dimensions idéales pour une volière ne font pas consensus, il faut se servir de sa jugeote. 

Si l'on opte pour une cage, il est impératif que l'oiseau puisse voler et planer. Il doit y avoir un minimum de 3 perchoirs. La cage doit permettre à l'oiseau l'extension complète de ses ailes sans que celles-ci touchent la cage et elle doit être plus large que haute. Il faut s'assurer que ce qui compose les barreaux de la cage soit résistant et non toxique pour les oiseaux (pas de zinc, plomb ou de cuivre).  Bien évidemment, elle doit être à l'abri des courants d'air, pas trop près d'une source de chaleur ou d'un climatiseur et loin de la cuisine. La température ambiante devrait jouer entre 18 et 22 degrés Celsius et le taux d'humidité devrait être supérieur à 50%. 

Dimensions minimales recommandées
- Hauteur = 2x la longueur de l'oiseau de la tête au bout de la queue
- Largeur = 2x la distance entre l'extrémité des ailes étendues

1- Revêtement de la cage
La cage devrait être faite de barreaux de métal. Les vivariums et aquariums sont à proscrire, car la ventilation n'y est pas adéquate. Si les barreaux sont recouverts d'une gaine plastifiée, il faut s'assurer que l'oiseau ne grignote pas celle-ci. Le fond devrait être plein, de préférence fait d'un matériel facile à laver comme le plastique. Le métal est aussi un bon choix, mais il peut finir par rouiller. Le bois est à éviter : il garde les odeurs et se désinfecte mal. 

2- Litière
Les litières de papier (comme Yesterday's news) et le papier journal ou papier essuie-tout sont des substrats idéaux comme litière pour un oiseau. Les litières de maïs peuvent favoriser la croissance des champignons. Il est impératif de ne jamais utiliser de litière agglomérante, celle-ci pouvant obstruer les voies respiratoires ou digestives de l'oiseau.  Aussi, les litières de copeaux de bois (pin et cèdre) contiennent des huiles toxiques pour les oiseaux. 

3- Le coin alimentation
Des mangeoires sont généralement incluses lors de l'achat de la cage. Toutefois, il est bon d'ajouter une buvette et une mangeoire réservées pour les fruits et les légumes (pour éviter qu'ils humidifient les grains et les fassent moisir). 

4- Coin de repos
Les oiseaux dorment habituellement perchés. On peut installer un nid dans la cage, mais cela est facultatif, sauf si on a un couple et qu'on désire avoir des petits. Si votre oiseau cherche à faire son nid, vous pouvez lui fournir du papier à déchiqueter, des petits bouts de tissus ou de laine qu'il disposera à sa guise dans le nid ou au fond de la cage. 

5- Perchoirs et jouets
Les oiseaux ont besoin d'un minimum de 3 perchoirs dans leur cage et l'idéal est qu'ils soient tous différents (plusieurs modèles existent en différents matériaux). Ils devraient être placés assez loin des murs de la cage pour laisser de la place à la queue de l'oiseau, et pas trop près des abreuvoirs/mangeoires pour éviter que des fientes se mélangent à l'eau et la nourriture. On ne doit jamais mettre de papier sablé sur les perchoirs, car il peut causer des blessures aux pattes.

** Idée pour un très bon perchoir à peu de frais : Une vraie branche d'arbre avec quelques ramifications, bien rincée à l'eau chaude et exempte de pesticide. 

Les psittacidés ont besoin de jouets ! Il devrait toujours en avoir à leur disposition. Nous vous suggérons d'en avoir un nombre de 6 différents et d'en placer 3 à la fois dans la cage, puis d'alterner pour qu'il y ait une rotation. Il faut évidemment faire attention aux métaux toxiques, aux coins tranchants et aux fermoirs. Les jouets doivent répondre aux besoins de l'oiseau comme gruger, grimper, se balancer, résoudre un casse-tête, avoir une récompense. 

II- La cage : son entretien

Une fois par semaine : Laver la cage en entier à l'eau chaude et au savon à vaisselle, de même que les litières, les bols et la bouteille d'eau. Ne pas utiliser de produits du genre Lysol, Vim ou Hertel : ceux-ci sont trop forts et toxiques. Si une désinfection plus poussée est requise (lors de maladie), vous pouvez utiliser un mélange d'eau chaude et d'eau de javel (environ 2% d'eau de javel dans 98% d'eau). Rincer à fond et bien sécher. 

Une à deux fois par jour : Rincer les bols de nourriture et d'eau et changer le fond de cage. 
** C'est un bon moment pour examiner les fientes pour tout changement dans la quantité ou l'apparence. 

D. L'alimentation de l'oiseau

Il est essentiel de donner une diète variée aux oiseaux, car leurs besoins sont diversifiés. Quoiqu'il soit pratiquement impossible de fournir à l'oiseau les aliments dont il se nourrirait dans son environnement naturel, on peut s'en approcher suffisamment pour éviter les carences et les problèmes de santé. 

Donner uniquement des graines à son oiseau le prive de nutriments essentiels à sa bonne santé. En effet, les graines sont trop riches en protéines (favorise problèmes hépatiques) et en lipides (favorise obésité) et trop faibles en vitamines (déficientes en vit. A,D,E et K) et minéraux (calcium et fer). En plus, les mélanges commerciaux contiennent peu de graines qui ont le potentiel de germer (donc peu de graines très nutritives).

*** Voici quelques signes de malnutrition chez un oiseau : plumage terne, plumes froissées, cassantes ou brunâtres. Une peau sèche et desquamée, un bec et des griffes de longueur excessive ou une inflammation des pieds. 

L'oiseau consomme environ 50ml/kg d'eau par jour (donc pour un oiseau de 100 grammes, environ 5ml). 

I- Alimentation des psittacidés

1. Moulée de haute qualité : 60 % à 80% de l'alimentation totale (60% pour les petits oiseaux). 
La moulée devrait être exempte d'additifs. 
2. Noix : 20% à 40% de l'alimentation totale
Les grands perroquets (aras, cacatoès) sont ceux qui ont le plus besoin de noix (pacanes, amandes, noix de Grenoble). 
3- Légumes et fruits : Les légumes sont à favoriser par rapport aux fruits. On devrait choisir les légumes jaunes ou orange ainsi que ceux vert foncé (courges, patates sucrées, carotte, citrouille, poivron, brocoli). La laitue et le céleri sont peu nutritifs. JAMAIS d'avocat ! Très toxique pour les oiseaux. Les meilleurs fruits sont ceux qui ont plus de vitamine A (figues, framboises, melons, abricots). 

** Faire attention de ne pas laisser les fruits et les légumes trop longtemps dans la cage, ils pourrissent rapidement et perdent de leur valeur nutritive (pas plus de 4h). 

**Les loris et les loriquets ont besoin de recevoir une part égale de fruits/légumes et de nectar (solution ou poudre. 

II- Alimentation des passériformes

1. Graines(standard et germées) : 50% de la diète
Les passériformes qui ne font pas de reproduction sont sujets à l'obésité. Aussi, les mélanges de graines devraient être mélangés 50/50 avec des graines d'alpiste. 
2. Moulée de haute qualité : 50% de la diète
Il est aussi possible d'ajouter à l'occasion des légumes vert foncé, des oeufs durs ou des céréales sans sucre. 
** Des insectes frais ou congelés peuvent être offerts comme gâterie OU en période de reproduction. 

III- Alimentation des colombiformes

1. Mélange de graines pour colombiformes ou moulée à pigeon : 85% à 90% de la diète
Ces mélanges devraient contenir au moins 12% de protéines et contenir ces ingrédients : chanvre, blé, mil, maïs, dolique, orge. 
2. Légumes et graines germées : 10% à 15% de la diète
Les colombiformes aiment davantage les légumes feuillus comme les feuilles de carotte, la laitue et les épinards. 

**Les colombiformes préfèrent se nourrir au sol. Il est déconseillé de les laisser manger directement sur le plancher de la cage, car la nourriture peut être contaminée par des fientes. Par contre, il est possible d’installer des plats au fond de la cage (en évitant qu’ils soient contaminés par des fientes). 

IV - Changements alimentaires chez les oiseaux

Changer l'alimentation d'un oiseau (pour une diète plus adaptée) peut prendre des semaines voire des mois. En effet, les oiseaux ne reconnaissent pas nécessairement un nouvel aliment comme quelque chose qui se mange : ils doivent s'y adapter. Il ne faut donc pas conclure trop vite que parce qu'un oiseau ne mange pas d'un nouvel aliment il n'en mangera jamais. 

Pour ajouter de la moulée à l'alimentation de l'oiseau, il faut mélanger environ 10% de celle-ci aux graines et offrir ce mélange pendant 30-60 minutes matin et soir, en augmentant graduellement le pourcentage de moulée du mélange. Le reste de la journée, on laisse la moulée seulement avec des fruits et des légumes dans la cage. Si l'oiseau boude toujours la moulée, on peut y ajouter de l'eau, du jus de fruit ou de légume (non-salé) pour la ramollir. 

V- Les suppléments en vitamines et minéraux

Les suppléments sont nécessaires si l'oiseau n'a pas une diète appropriée, le temps que la conversion vers une nourriture adaptée soit faite. Il faut le saupoudrer sur la nourriture, JAMAIS dans l'eau, car elle accélérera le processus d'oxydation des vitamines (en plus, plusieurs oiseaux refusent de boire lorsqu’on ajoute un produit à leur eau). 

Un supplément de calcium peut aussi être nécessaire, surtout si l’oiseau mange beaucoup de graines par rapport à la moulée. Les femelles en ont particulièrement besoin lors de la ponte. Les sources de calcium sont variées : les os de seiche en sont une excellente source, de même que les écailles d’huîtres et les blocs de minéraux. On peut aussi donner certains produits laitiers, comme le yogourt nature et le fromage cottage (jamais de lait, les oiseaux ne le digèrent pas).  Si l’oiseau refuse toutes ces formulations, un sirop de calcium peut être administré. 

Il n’y a que les colombiformes qui peuvent recevoir du gravier! Son administration chez les autres oiseaux peut créer des obstructions digestives ou des inflammations du tractus digestif. 

E. L’hygiène et les soins à l’oiseau 

Les conseils suivants sont très importants. Un manquement à l’hygiène de l’oiseau peut mener à des problèmes de santé. De plus, un suivi régulier permet de détecter des maladies beaucoup plus tôt et augmente donc les chances de guérison de notre animal. Pour toute question précise, il vaut mieux communiquer avec la clinique vétérinaire qui soigne votre oiseau. Ils sont les mieux placés pour vous aider à trouver une solution. 

I- L’exercice

On déconseille fortement de laisser un oiseau libre en tout temps. D’abord, plusieurs endroits sont très dangereux pour lui : la cuisine avec ses émanations toxiques et ses chaudrons pleins de liquide chaud, le salon et ses ventilateurs, les miroirs, l’entrée et son accès à l’extérieur… 

Une ou deux heures en dehors de la cage par jour suffisent et devraient se faire dans un environnement contrôlé et le plus exempt possible de zones à risque. 

II- Le toilettage

La taille des plumes est une pratique courante qui permet de garder un meilleur contrôle sur l’oiseau et assurer sa sécurité, surtout s’il a droit à des sorties en liberté. De plus, ce contrôle permet d’apprivoiser plus facilement l’oiseau puisqu’il ne peut s’enfuir. Certaines règles de base doivent être alors respectées : il faut attendre que l’oiseau sache voler avant de tailler les ailes pour la première fois, et seules les plumes primaires doivent être taillées. On doit toujours tailler le même nombre de plumes de chaque côté et on ne doit jamais couper les plumes de la queue ni les plumes en croissance. Les psittaciformes supportent très bien la taille des ailes, alors qu’il est préférable de ne pas tailler celles des passériformes. Les colombiformes peuvent supporter la taille des ailes, mais cette taille devra être minimale (les géopélies diamant ne tolèrent pas bien la taille des ailes). Les oiseaux à longue queue peuvent supporter la coupe de 10 plumes (généralement 6-8). Les oiseaux plus trapus et à courte queue peuvent supporter la coupe de 8 plumes (généralement 5). Après la coupe, l’oiseau devrait être capable de planer. 

Les griffes devraient être taillées avec un coupe-griffe de chat ou un coupe-ongle d’humain. À chaque griffe, il faut s’assurer que l’oiseau est bien immobilisé pour éviter les accidents. La longueur idéale de la griffe correspond à l’arc de cercle d’un quart d’heure sur une horloge. Si l'on coupe plus court, on risque d’atteindre le nerf ou la veine. Si une griffe saigne, il faut éviter le nitrate d’argent (irritant pour l’oiseau).  
Il est préférable de couper en pinçant la griffe dans le sens où elle est la moins épaisse, les oiseaux ressentent moins la pression/pincement de cette manière. 
**La taille des griffes est un bon moment pour inspecter les pattes pour tout signe d’irritation ou blessures. 

La taille du bec est facultative et rarement nécessaire chez un oiseau en santé. Elle est habituellement faite par un professionnel (vétérinaire ou éleveur d’oiseaux).

Fournir un bain à l’oiseau est essentiel, mais jamais plus souvent qu’une fois par semaine : cela enlèverait les huiles naturelles et la peau réagirait et pourrait même présenter de l’inflammation. On laisse l’oiseau se laver lui-même dans le petit bassin d’eau tiède et on s’assure que la cage est dans un endroit tempéré et exempt de courant d’air le temps qu’il sèche. 

III- La manipulation de l’oiseau

L’oiseau a une forte masse musculaire par rapport à son squelette, dont plusieurs os sont creux pour faciliter le vol (ses os sont donc très fragiles). De plus, son système respiratoire est composé de plusieurs sacs aériens (petites poches d’air) qui communiquent avec les poumons et facilitent aussi le vol. On doit être ferme et délicat lors des manipulations : il ne faut jamais serrer un oiseau de trop près ni essayer de le retenir par les pattes (risque d’asphyxie OU de fractures). 

- Avec douceur, le dos dans la paume de la main et les doigts entourant le corps. Un doigt sur la tête si c’est un petit oiseau. 
- Dans une serviette. 

IV- Le transport de l’oiseau

Les oiseaux sont très sensibles aux changements de température. Quand on doit les transporter par temps chaud, il est possible de le faire dans leur cage habituelle recouverte d’une couverture (sauf les grands perroquets, qui devraient toujours être dans un transporteur). Par contre, dès que le temps se refroidit, plusieurs précautions sont à prendre. On devrait réchauffer l’auto avant d’y faire monter l’oiseau. Celui-ci devrait se trouver dans un petit transporteur recouvert d’une couverture chaude. Les jours de grand vent, on devrait recouvrir le transporteur d’un sac de plastique. Attention, il faut le retirer pendant le trajet en voiture pour ne pas faire suffoquer l’oiseau!!!! 

Il est préférable de mettre des essuie-tout ou du papier journal dans le fond du transporteur quand on se rend chez le vétérinaire (cela facilite le nettoyage et permet au vétérinaire d’inspecter les fientes). 

F. Les maladies de l’oiseau

I- Les maladies du bec

La forme du bec est très variable d’une race d’oiseau à une autre. Pour avoir une bonne idée de l’allure normale du bec, il faut regarder des photos du même genre d’oiseau (une image vaut mille mots!). Le bec ne devrait pas être trop long (mauvaise occlusion du bec, maladie hépatique). Il ne devrait pas être craquelé ou lamellé (malnutrition ou trauma), ni présenter de taches rouges. 

Les narines ou la cire devraient être lisses et unies. Chez certaines perruches femelles âgées, la cire est plus volumineuse (de façon normale). Cependant, la même présentation chez le mâle est souvent due à une tumeur. Une pathologie commune, knemidocoptes sp (mites du bec), donne à la cire l’apparence d’alvéoles d’une ruche. 

II- Problèmes gastro-intestinaux

Il est très difficile de différencier les vomissements d’un oiseau des sécrétions nasales, car les deux ont tendance à souiller la tête de l’oiseau. Par contre, les vomissements contiendront souvent des graines ou de la moulée mal digérée. La diarrhée quant à elle est souvent surestimée (beaucoup de propriétaires croient à tort que leur oiseau a la diarrhée alors qu’il s’agit plutôt de polyurie). Dans le doute, il faut consulter un vétérinaire (et apporter le fond de la cage pour qu’il examine les fientes). Les problèmes digestifs se traduiront la plupart du temps par une anorexie, de la difficulté à avaler, de la diarrhée ou une réduction de la quantité de fèces et un inconfort marqué avec ou sans distension de l’abdomen. Tout signe d’anorexie devrait inquiéter un propriétaire d’oiseau et nécessite un examen vétérinaire. Plusieurs agents peuvent causer des problèmes digestifs, comme des bactéries. Chlamydophila (voir plus bas) est le pathogène bactérien majeur, mais il faut aussi considérer la tuberculose aviaire, car un potentiel zoonotique est soupçonné. Des champignons (candida) peuvent aussi être en cause. 

L’intoxication aux métaux lourds cause aussi des signes digestifs, en plus de signes généraux de maladies (léthargie et abattement), de signes nerveux (tremblements, tournis, convulsions) et de signes urinaires (polyurie, urine verdâtre ou avec du sang). 

III- Maladies des voies respiratoires

Les oiseaux sont très sensibles aux atteintes respiratoires. Plusieurs signes peuvent nous indiquer que l’animal a un problème à ce niveau. Ainsi, une augmentation de la fréquence respiratoire avec ou sans bruits anormaux, un écoulement nasal, de la toux et des éternuements peuvent être présents. L’oiseau peut aussi respirer le bec ouvert, avoir les yeux enflés (sinus) et sa queue peut «battre» de haut en bas quand il respire. Dans les cas très sérieux, l’oiseau est abattu et limite ses déplacements. 

Un peu comme chez l’humain, plusieurs virus et bactéries peuvent amener des pneumonies, rhinites (inflammation du nez), trachéites et bronchites. 

L’agent de problèmes respiratoires le plus important à connaître est la bactérie Chlamydophila psittaci. La chlamydophilose est de loin la condition infectieuse la plus fréquente chez l’oiseau. Beaucoup d’oiseaux sont porteurs de cette bactérie sans avoir de symptômes. Lors d’un stress ou de l’introduction d’un nouvel animal, la bactérie peut prendre le dessus et causer des conjonctivites, de la diarrhée, des problèmes hépatiques, urinaires et nerveux en plus des signes respiratoires. Cette condition est sérieuse et nécessite un traitement agressif. De plus, c’est une zoonose (qui cause des symptômes grippaux). Les jeunes enfants, les personnes immunosupprimées et les personnes âgées ne devraient pas être en contact avec un oiseau infecté. Des antibiotiques et une désinfection de l’environnement sont nécessaires pour éliminer l’agent. 

Une autre condition respiratoire fréquemment rencontrée est la parasitose des sacs aériens par des mites. Les oiseaux généralement affectés sont les passériformes comme les pinsons et les canaris. Les indices de cette condition sont souvent subtils : changement ou perte de la voix, secouement de la tête, sifflements respiratoires et sécrétions nasales et parfois abattement. Un traitement vermifuge règle habituellement le problème. 

Les émanations de vapeurs toxiques peuvent aussi causer de sérieux problèmes respiratoires à l’oiseau. Le plus toxique est le Teflon, un enduit antiadhésif très courant en cuisine. Quand celui-ci atteint des températures élevées, il s’évapore et son inhalation cause des dyspnées très sévères qui vont jusqu’à la mort subite.  Le mieux est d’éviter d’utiliser des poêles recouvertes de Telfon lorsqu’on a des oiseaux. 

*** Les intoxications sont des urgences, il faut les prendre tôt, car les chances de survie sont relativement faibles. 

IV- Problèmes cutanés

Il est très fréquent de voir des oiseaux avec des problèmes de plumes et de peau. Si certaines de ces conditions sont bénignes, d’autres sont le signe de maladies très sérieuses. 

L’oiseau peut présenter des blessures et des croûtes aux pattes de la forme d’alvéoles. Ces lésions ont la même origine que celles qui peuvent être vues sur la cire : knemidocoptes pilae. 

Certains passériformes (surtout les canaris) peuvent présenter des kystes folliculaires. Ces kystes sont d’origine génétique et se présentent sous la forme d’une masse ferme et jaunâtre. Une infection secondaire est souvent trouvée lors de l’examen. On enlève alors la masse en chirurgie. 

On peut parfois voir une chute de plumes subite et importante, locale ou généralisée, due à un toilettage excessif ou a des agressions par d’autres oiseaux de la cage. On appelle ce genre de problème «picage» et on le reconnaît à la disposition des lésions (là où le bec de l’oiseau ne se rend pas, donc pas sur la tête). Certains cas de picage sont uniquement comportementaux ou reliés à l’environnement (stress, fumée, humidité trop faible, diète inappropriée). Dans ces cas, il suffit souvent de revenir à la base : diète équilibrée, sortie fréquentes, isoler l’oiseau ou le garder seulement avec des oiseaux avec qui il s’entend bien. Par contre, le picage peut aussi provenir d’une condition médicale. Si la régie de l’environnement semble bonne, il faut consulter un vétérinaire. 

Certains jeunes psittacidés peuvent présenter des plumes anormales, tordues et hémorragiques de même qu’un bec difforme. L’agent responsable est un virus immunosuppresseur qui peut être transmis d’oiseau à oiseau, mais aussi par contact avec une personne ou un objet ayant été lui-même en contact avec un oiseau infecté.  Il n’existe aucun traitement pour cette maladie. C’est un espèce de SIDA des oiseaux et les individus affectés mourront tôt ou tard. On peut augmenter le temps de survie en limitant son stress et en lui fournissant un environnement idéal. Les autres oiseaux devraient être isolés de l’oiseau atteint et la cage et ses accessoires devraient être désinfectés (eau de Javel super efficace contre ce virus). 

V- Parasites externes

Les mites du bec et des pattes sont le principal problème de parasitose externe de l’oiseau. Les puces et poux sont rarement vus et viennent souvent d’une contamination par un mammifère. Le traitement de ces infestations est le même : un vermifuge prescrit par votre vétérinaire. Un examen est alors obligatoire. 

VI- Problèmes reproducteurs

Plusieurs pathologies importantes affectent le système reproducteur des oiseaux. Les femelles sont particulièrement à risque à cause de la ponte.  

La ponte chronique est un problème sérieux qui peut venir d’une stimulation sexuelle excessive par un humain ou un jouet (trop d’affection). Les femelles pondent alors à répétition, et ce même s’il n’y a pas de mâle. Les perruches les cockatiels et les inséparables sont les oiseaux les plus à risque. Cette condition peut mener à une rétention d’oeuf (voir plus bas). Pour aider l’oiseau, il est préférable de laisser les œufs dans la cage pour au moins 3 semaines et modifier son environnement (enlever le jouet, revenir aux besoins de base). Si cela ne règle pas le problème, il existe des médicaments qu’on peut administrer. 

La rétention d’oeuf est une autre condition très sérieuse qui peut être causée par une ponte chronique ou des carences alimentaires. Parfois, la première ponte cause aussi des difficultés plus grandes pour l’oiselle. Les perruches, les cockatiels et les inséparables sont les oiseaux les plus à risque. Souvent, le propriétaire confond ce problème avec de la constipation. Les symptômes sont de la léthargie, l’anorexie, des plumes ébouriffées (surtout dans la région du cloaque), des régurgitations/vomissements, une augmentation de la fréquence respiratoire et une réticence à bouger. La rétention d’oeuf est une urgence. L’oeuf peut causer une compression des vaisseaux sanguins, des nerfs, des conduits urinaires et mener à la mort de l’oiseau en peu de temps. Il ne faut surtout pas essayer de retirer l’oeuf soi-même (s’il casse, il peut faire mourir l’oiseau). 

VII – Problèmes urinaires

Souvent, les propriétaires d’oiseaux croient que leur animal a de la diarrhée alors que c’est plutôt une augmentation de la quantité d’urine. Les causes d’augmentation de la quantité d’urine sont multiples : le stress, l’ingestion d’une grande quantité de fruits et de légumes et le diabète en sont des exemples. Les intoxications (métaux lourds) et les médicaments causent aussi de la polyurie, de même que les maladies rénales (comme la chlamydophilose). Cela dit, certains symptômes de problèmes urinaires sont plus indirects. Ainsi la goutte, une maladie métabolique, et les tumeurs rénales causent souvent une boiterie d’une des membres ou des deux. 

Une maladie virale, la maladie de Pacheco, peut aussi être en cause chez les psittacidés et l’oiseau peut mourir sans aucun autre signe clinique. C’est un herpès virus très contagieux pour lequel il n’existe aucun traitement. Vu la possibilité de cette maladie, tout problème urinaire ou nerveux mérite une consultation vétérinaire. 


G. Zoonoses

Les zoonoses d’importance ont été vues plus haut. Il s’agit de la psittacicose (chlamydia psittaci), de la salmonellose et possiblement de la tuberculose aviaire (mycobactérium avium). 

H. Médecine préventive

1. Vaccination
On ne vaccine pas les oiseaux de routine. Cependant, certaines situations peuvent rendre la vaccination souhaitable, les oiseaux d’élevage et ceux qui sont exposés à d’autres oiseaux sont plus susceptibles de développer des maladies contagieuses et le bénéfice de la vaccination peut être réel. En général, ce sont surtout les membres de la famille des psittacidés qui sont à risque. Les maladies pour lesquelles nous pourrions vacciner son le polyomavirus, la maladie de pacheco le poxvirus et le virus du Nil. 

2. suivi annuel
L’examen de santé chez un vétérinaire devrait être fait à tous les 2 ans chez les oiseaux pour diagnostiquer de façon précoce les problèmes de santé

3. Prévention des mites et des puces
On ne donne pas de vermifuge de façon préventive.